LE REFUGE "SAVE A LIFE" DE GABRIELA

GABRIELA

Gabriela a toujours aimé les animaux et, tout particulièrement, les chiens. Elle a toujours voulu les protéger.
De formation ingénieur chimiste, elle a vécu 25 ans à Bucarest . Elle y a terminé ses études universitaires s’y est mariée, a travaillé dans des multinationales, a beaucoup voyagé puis est passée au secteur privé et est devenu entrepreneur en fondant sa propre société de marketing.
Pendant tout ce temps, elle s’occupait de sauver un maximum de chiens et les plaçait dans des familles d’accueil roumaines qu’elle rémunérait grâce à l’argent qu’elle tirait de son entreprise.

Lorsque le COVID a déferlé sur l’Europe et la Roumanie, elle a continué à travailler de chez elle et elle s’est demandé pourquoi elle ne créerait pas une association afin de faire davantage pour ces pauvres bêtes. C’est ainsi qu’en octobre 2020 est née son association « Save a life ».
Pendant toutes ces années, elle avait économisé sous après sous et était en mesure de se vouer entièrement aux chiens, tout en gardant une activité modérée grâce à de petits projets qu’elle mène à bien pour des clients.

Elle a alors quitté Bucarest et son mari, qui a refusé de la suivre, et est retournée à Victoria, la ville qui l’a vu naître. Elle habite dans l’appartement familial où vit encore son père.
Naïvement, elle espérait qu’en retournant à Victoria, elle serait soutenue et aidée par les autorités locales car le problème des chiens errants est une préoccupation constante de la Roumanie et qu’en 2020 ce pays semblait vouloir changer l’image négative que l’extermination cruelle de ces pauvres bêtes renvoie à la communauté européenne.

C’était sans compter sur la corruption, l’indifférence, la « tradition » et la bêtise humaine. Elle n’a obtenu aucune aide et a dû franchir de bien nombreux obstacles. Vous connaissez au moins le dernier : la mairie de Victoria la chasse du terrain qu’elle lui louait jusqu’alors et elle a dû, en un temps record, trouver un autre terrain, l’acheter à crédit, pour être sure de ne pas en être chassée.

Seule pour faire face à cette hostilité et à une tache considérable, il ne lui reste que quelques jours pour finaliser son projet.
Mais si elle a réussi à trouver le terrain et à le faire clôturer, elle n’a pas encore l’argent nécessaire pour y construire des boxes et des enclos. Il va lui être bien difficile de les déplacer.

Elle a pourtant bien du mérite, notre Gabriela ! En 2 ans, elle a réussi à sauver 700 chiens, a fait stériliser 1500 chiens et chats. Rien que l’an passé, elle a sauvé 350 chiens, en a fait stériliser 700 et cette année , en dépit de ses préoccupations 140 ont été stérilisés. Elle en a fait adopter un grand nombre et en tire, à juste titre, beaucoup de fierté.

Il faut dire que les roumains n’approuvent pas la stérilisation! Dieu n’a-t-il pas dit « Croissez et multipliez vous » ? Aussi les chiots sont abandonnés, jetés dans un sac, sur la route, dans la forêt…
Mais Dieu n’a-t-il pas dit également « tu ne tueras point » ou encore « tu aimeras ton prochain comme toi-même » ? Sauf que les chiens ne sont pas des créatures pour eux, tout juste des outils, des sous-produits d’une vie faite pour servir des hommes qui règnent en maîtres absolus et exterminent tout ce qui pourrait les gêner ou entraver leur goût du lucre.

Gabriela doit donc se battre seule pour essayer de sauver le plus grande nombre de chiens possible. De chiens et de chiots car les gens l’appellent constamment pour lui signaler des chiots abandonnés ou en danger ici ou là. Leur nombre croit sans cesse.

Sans compter que les dons ont considérablement diminué à cause de la guerre en Ukraine.
Bien sûr, Gabriela n’est hélas pas la seule à subir ces problèmes : de nombreux refuges et associations sont dans la même situation.
Mais il lui est de plus en plus difficile de gérer le refuge, d’acheter le nécessaire y compris les vitamines couteuses nécessaires aux chiots. Les multiples soins et chirurgies explosent et elle doit des sommes colossales aux vétérinaires. Dernièrement, elle n’a pas pu honorer ses traites car elle a dû payer en priorité l’alimentation.
A devoir faire de tels choix, il est clair que la situation ne peut qu’empirer. Gabriela est lucide et pense que tôt ou tard, il faudra qu’elle recommence à travailler à temps plein pour le marketing. Mais alors que deviendront les chiens ?

Alors que faire ? La laisser se débattre seule et la regarder couler inexorablement ?
Certes, c’est avec commisération que nous assisterons à son naufrage mais est-ce tout ce que nous pouvons faire ?
Bien sûr, nous savons tous que l’inflation assèche nos portefeuilles et, face aux difficultés du quotidien, nous nous replions sur nous-mêmes et attendons que l’orage passe. Fini l’argent facile !
Mais quand même nous ne sommes pas tous devenus indigents ! Sans donner autant que nous le faisions auparavant, peut être que certains pourraient donner moins , sans doute, mais un peu quand même ?
Il y va de la survie des refuges quels qu’ils soient. Sans nous, Gabriela ne parviendra pas à survivre. Garder son refuge ouvert et opérationnel est primordial.
Actuellement, nous sommes sous un gros orage. Mais les intempéries ne dureront pas. Tout ou tard le soleil reviendra. Il faut juste tenir bon en attendant l’embellie afin que ce rêve d’un refuge heureux ne s’effondre pas. Nous devons aider Gabriela !