Que dire de la fourrière d’Uricani ? Qu’elle est moins pire que celle de Golesti parce qu’il y a moins de chiens ?
Mais, derrière cette réalité, les chiens qui y entrent ont peu de chance d’en sortir.
Comme à Golesti les femelles gestantes et les mères avec chiots y sont jetées sans discernement avec des mâles, grands ou petits, agressifs ou soumis, jeunes ou vieux. Comme partout, la loi du plus fort y règne et les maladies circulent. Tôt ou tard, le chien y mourra de « sa belle mort » (traduisez d’épuisement) ou « euthanasié » pour laisser de la place aux nouveaux entrants.
Car il est là le secret du petit nombre de chiens : ces malheureux n’ont que 14 jours de sursis, deux petites semaines pour être sortis de cet enfer, après quoi ils sont euthanasiés plus ou moins proprement. Les roumains n’adoptent que très rarement un chien, ils préfèrent acheter un chien de race et encore…Les chiens qui entrent donc à Uricani n’ont pratiquement aucune chance d’être adoptés. Et le décompte est trop rapide pour tous les sauver !
Une bénévole lutte pour les préserver de cette mort imminente mais encore faut-il qu’elle trouve de la place dans des pensions et de l’argent pour payer ces dernières parce que il n’y a pas de place pour les sentiments : du jour au lendemain, s’il faut faire de la place aux nouveaux entrants, les « anciens » seront massacrés. Pas question que la fourrière soit surpleuplée, pas question de payer trop ( !) de nourriture, déjà réduite à sa plus simple expression, pas question de surcharger les gardiens qui se la coulent douce. Et puis, à chaque euthanasie, la fourrière touche de l’argent, alors pourquoi s’en priver ?
Une course contre la montre dont l’issue finale est la Vie ou…la mort…..
Et les nouveaux arrivants ne manquent pas. Car, outre les malheureux chiens des rues attrapés sans ménagement par les « dogcatchers », les propriétaires ne se privent pas de venir y déposer le chien fidèle et aimant qui les a servis toute sa vie parce qu’il, est vieux, malade, parce qu’ils déménagent ou, tout simplement parce que ce n’est plus le chiot qui amusait les enfants ou parce qu’ils en ont trouvé un autre qui, pour le moment, leur plait davantage.
Un chien là-bas, n’est pas cet être vivant et sensible reconnu par la commission européenne, ce n’est qu’un simple objet qu’on prend et qu’on jette en fonction de ses besoins et de ses caprices.
Quelqu’un nous a appelés à l’aide pour les sortir de là en les faisant adopter. Nous n’avons pas eu le cœur de refuser. Comment aurions-nous pu ? Leurs vies dépendent de nous !